Paradox Music

INTERVIEW #040 – Hemka

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C’est le moment d’en savoir un peu plus sur Hemka, auteur de ce 42ème épisode de la série Paradox podcast. Excellent échange avec cette marseillaise installée à Paris, à l’image de ce mix qui nous trotte encore dans la tête.

  • Salut Margaux, ravis de t’accueillir dans notre plateforme. Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour, merci de me recevoir ! Je suis une marseillaise importée à Paname ! Je mixe depuis plus de 2ans maintenant et je suis actuellement l’un des DJ résidents principaux du collectif parisien ORDER.

 

  • On va commencer par aborder ton parcours en terme d’influences musicales. Quels styles ont croisé ton chemin depuis ton enfance et qu’est-ce qui t’as amené à la musique électronique ?

Avant de tomber amoureuse de la musique électronique, je faisais de la basse et j’étais une grande fan de funk, new wave et pop de façon générale. J’ai également connu un passage métal avant de plonger dans l’hip hop puis j’ai eu une révélation pour la techno lorsque je suis sortie pour la première fois au Spartacus à Marseille, j’étais allée voir Chris Liebing ! Mon arrivée à Paris n’a, forcement, pas arrangé les choses, d’autant plus que nous vivons un essor de la techno assez fulgurant depuis quelques temps ici.

 

  • Comment pourrais-tu décrire la techno que tu joues ? Et celle que tu produis ?

​La techno que je joue et que je produis se rejoignent. J’essaye de véhiculer différentes émotions afin de ne pas lasser le public. J’aime la techno dure, industrielle mais j’aime également la techno mélodieuse, profonde et psychédélique. Depuis quelque temps, mon ton s’est durci et je commence à m’approcher doucement vers une techno plutôt hardcore lors des mes DJ set sur scène. Mes productions, elles aussi, sont devenues plus rapides en terme de tempo et je me concentre sur des sonorités assez noisy accompagnées de synthés que j’appellerais ‘fou’. Je suis une accro des synthés qui, au premier abord, ne veulent rien dire et qui pourtant sont pourvus de beaucoup de sens. J’aime ce paradoxe.

 

  • Tu as récemment sorti un EP sur ton propre Bandcamp avec des unreleased tracks. Les 4 morceaux sont très bons d’ailleurs ! Pourquoi avoir choisi de les sortir sur Bandcamp? Penses-tu que cette plateforme est une alternative solide pour le future de la distribution du style Techno ?

Cet EP regroupe des morceaux que j’ai fait il y a pas mal de temps et que je n’ai jamais proposés aux labels car ils ne représentent pas vraiment la techno que je joue. En revanche, ils étaient disponibles sur mon Soundcloud en écoute libre et il s’avère que quelques personnes m’ont contactées pour savoir où elles pouvaient les acheter. Ainsi j’ai décidé de regrouper ces morceaux afin de les proposer à la vente pour ces personnes là. Ce ne sont pas nécessairement des technophiles mais sans doute qu’elles apprécient mon univers.

Je ne sais pas si c’est une alternative dite ‘solide’ pour la distribution mais en tout cas cela me permet de gérer mes projets en solo car après tout, je n’aime pas forcement rentrer dans des cases imposées par les labels ou suivre une ligne artistique qui n’est pas forcement la mienne. J’aime pouvoir être libre dans mes productions.

 

  • Parlons un peu de tes résidences dans les collectifs parisiens. Ton avant-dernière résidence en date c’était chez Fée Croquer dont le concept est assez innovant : mêler techno et solidarité. Quel était ton degré d’implication dans ce collectif ?

J’étais très impliquée artistiquement dans le collectif. Ma résidence était très importante pour moi et je m’efforçais de toujours donner le meilleur de moi même pour que les gens passent une bonne soirée et s’amusent. Il m’est arrivé d’apporter des denrées pour la construction des colis distribués aux SDF mais mon implication était essentiellement artistique.

 

  • On a vu que l’aventure Fée croquer était terminée pour toi et que la prochaine résidence se fait avec le collectif Order. Peux-tu nous dire un peu plus sur ce nouveau projet ?

​Order est un nouveau collectif formé par des membres du collectif Fée Croquer et des membres du collectif OFF. L’objectif est d’organiser des événements de qualité et qui ont du sens, toujours dans la même logique de développement durable et de l’entraide.

​Les évènements se feront à travers des opens air, des Hangars ou entrepôts encore inexploités.

​Les bénéfices des événements Order, eux, serviront à organiser des événements culturels dans les centres pour handicapés moteurs et mentaux. Pour ma part, mon implication sera toujours artistique puisque je fais partie des DJ résidents aux cotés de Sinus O et 14anger.

 

  • Au fait ça fait combien de temps que t’es à Paris ? T’as dû pas mal cerner les coulisses de la scène Techno là-bas, pas vrai ? Avec tous ces collectifs qui fleurissent, n’y a-t-il pas un excès d’offre par rapport au public ou finalement tous les collectifs y trouvent leur compte ?

Cela fait 3ans et demi que je suis à Paris. Il est vrai qu’il y a beaucoup d’offres mais le public est constamment en demande et se réjouie de toute cette offre !

Chaque collectif est différent et apporte une coloration, des univers qui se complètent les uns aux autres et cela apporte un panel de choix assez intéressant.

 

  • Quelles sont pour toi les principales valeurs qu’est censé véhiculer le mouvement Techno ?

L’amour et le partage avant tout ! C’est toujours un plaisir de voir toutes ces personnes se réunir autour de la techno et avec le sourire.

 

  • T’es aussi impliquée dans le collectif Why are we here (WAWH). C’est également un label et tu as participé à la première sortie sous forme de VA. Peux-tu nous expliquer le concept de cette structure et comment tu en es venue à l’intégrer ?

WAWH était dans un premier temps une chaine de podcast tenue par Milan Kobar dont la ligne artistique était orientée vers des sonorités spatiales ! Le label est né quelques temps après. J’avais déjà réalisé un podcast pour la chaine puis on m’a proposé de faire partie des artistes du label. J’ai donc participé au premier VA qui est sorti en vinyl il y a 2 mois.

 

  • D’après ta bio sur WAWH tu es originaire de Marseille. As-tu encore des connexions avec la scène locale ?

​ Non. A vrai dire je sortais beaucoup dans les clubs mais je n’ai jamais eu de “connexions” directe avec la scène locale.

 

  • T’as d’ailleurs joué récemment ici au dernier nouvel an. Comment s’est passée cette soirée ?

Très bien ! J’ai joué pour la Trance Illusion et c’était génial, les mises en scènes et décorations étaient assez bluffantes et malgré mes horaires de closing, le public était toujours présent ! Un vrai plaisir de jouer pour sa ville natale !

 

  • Comment as-tu construit le mix pour Paradox?

​Comme tous mes podcasts, j’essaye de raconter une histoire et d’inclure différentes énergies, mêler différents grooves et de façon évolutive.

 

  • Y a-t-il des éléments qui te paraissent paradoxaux dans le monde Techno ?

Il y a beaucoup de choses qui sont paradoxales sur différents plans. Mais je dirais qu’aujourd’hui le jeune public a le sentiment d’un style nouveau alors qu’en réalité, nous sommes en train de revenir aux sources. De même, la techno reste “underground” et “incomprise” du très grand public alors que l’offre et la demande est de plus en plus importante.

 

  • Quel est le track qui te fait toujours dire que la Techno c’est quand même une musique de tarés?!

Pour moi ça restera « Life Cycle » de Jeff Mills. Ce track est complètement fou et tellement bien pensé !

 

  • De quels labels te sens-tu le plus proche dans ta vision du son?

Je ne me sens pas nécessairement proche d’un label en particulier. Il y a pas mal de labels que j’affectionne pour leurs univers différents. De plus il m’arrive de trouver l’inspiration dans d’autres courants musicaux. Je suis complètement ouverte à d’autres styles.

 

  • Un petit mot sur tes futurs projets…

Tout d’abord, j’ai un EP 2 titres qui sort sur le label Amalgame accompagné d’un remix de l’italien ArchiveOne. J’ai également participé à la nouvelle compilation du label Amazone Records. Et enfin un EP 4 titres sur le label Américain Labrynth Records.

 

En parallèle je travaille sur mon Live qui verra certainement le jour en fin d’année !

 

Coté scène, vous aurez l’occasion de me retrouver sur les évènements ORDER à venir, sur différents clubs parisiens mais aussi à travers la France. Les dates seront annoncées très prochainement !

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