Cytra est la mission secrète d’un artiste Techno français dont nous n’avons pu retrouver les antécédents. C’est donc sous couvert d’anonymat qu’il signe son premier Cytra EP intitulé Undercover et par la même, la 6ème sortie de Quant Records, ce label dénicheur de talents créé par Chris Stanford en 2013.
Cette nouvelle sortie confirme la ligne directrice très qualitative du label qui investit les contrées à la fois les plus émotionnelles et les plus percussives du relief technoïde.
Le premier track, au titre éponyme, est très bleepy et s’articule autour d’une basse lourde et volumineuse sans être agressive pour autant. Le highlight du morceau réside dans ce break en plein milieu où un drum riff métallique laisse apparaître une mini-nappe drony, un moment d’introspection qui contraste intelligemment la dureté du morceau.
Toujours dans cette veine bleepy, Incognito, semble au premier abord avoir un petit air de « UR-Seawolf », mais très vite, cette ligne de basse galopante laisse place à une nappe de clavier old-school, qui nous plonge dans un état paradoxal, entre ombre et lumière, questionnements et clairvoyance… Le genre de morceau avec lequel on aime bien voir Kriz clôturer une Kozzmozz de haute-voltige.
Stealth est selon nous le morceau le plus recherché de cette sortie. Durant les premières secondes, nous avons bien cru entendre du Raster-Noton tellement ces kicks enveloppés de drones aux allures déstructurées nous ont profondément surpris. Puis la structure du kick se normalise et s’accompagne d’une boucle de drone entêtante, agrémenté d’un bleep qui, vous l’aurez compris, est un peu le fil rouge de l’EP ! Le break du morceau est tout aussi surprenant avec cette petite mélodie faites de sons cristallins, donnant une dimension magique à ces kicks qui vous transpercent de manière de plus en plus aléatoire.
Le morceau de clôture, Covert, est une espèce de condensé combinatoire des trois précédents, et c’est de ce fait le plus abouti. La boucle drony est maintenant devenue clairement acide, et les drums sont à l’honneur sur tout le morceau avec des montées hallucinantes et un gros travail sur les effets qui modifient progressivement mais radicalement la nature percussive de ces sons de batteries.
A noter que le mastering de cet EP a été confié à Dax J, un des trois fondateurs de EarToGround avec Chris Stanford et Gareth Wild. Le résultat est là !
All in all, une première sortie réussie de Cytra, qui en présage du très bon pour cet artiste de l’ombre, sur un label qui ne finira pas de nous étonner.